Si tout va bien, pour faire un album de musique (ou l'équivalent) on produit entre 20 et 100 titres parmi lesquels on choisit les 10-15 meilleurs. En gros c'est ça.
Il en reste donc plein à la fin, qui n'ont pas d'utilité immédiate. On stock, et on oublie.
Pour un beatmaker comme moi qui travaille essentiellement pour des marques / pubs, il n'est pas question d'album, mais la mécanique est la même.
J'ai écrit et produit les sons de cette compilation entre 2010 et 2015. Ce sont soit des pistes de recherches pour des projets réels, soit des inspirations que je trouvais intéressantes autour de différents thèmes ou styles de sons.
J'ai choisi cette poignée là en particulier parce que c'est une sélection que j'avais faite à l'époque pour envoyer aux boites de synchro (ceux qui placent les musiques sur les pubs). Et ça a marché. J'ai été reçu chez Gum par l'inclassable Angelo Foley et son compère Randy Charlery.
Pendant le rdv on fait des écoutes, ils trouvent ça cool, prennent tous les titres sauf 1 ou 2, et m'encouragent à leur envoyer la suite. Au top.
Je reçois les contrats (masters / licensing et cie), je remplis tout ça et je continue mes petites affaires. Je reçois un premier email quelques semaines plus tard me demandant les Stems d'un morceau (les pistes séparées).
A l'époque j'avais déménagé 3 fois en 3 ans,
j'étais hyper occupé par mes autres activités et je n'ai jamais trouvé un moment pour mettre la main sur les fameux Stems (égarés sur un disque dur qui traine dans un carton ou sac, dans les placards ou à la cave...).
Pas le temps.
Patients et très courtois les équipes Gum me relancent régulièrement et m'interroge sur 1 autre puis 2 autres tracks. Idem, je ghost. Au bout d'un moment je ne reçois plus de mail, ils lâchent l'affaire... je me suis auto-saboté sur ce coup ! Echec.
A la même période je suis contacté par une startup qui vient de lever 1 million d'€ et souhaite faire venir des compositeurs sur sa plate forme :
Uniquesound.
Je rencontre le gars, sympa, il m'envoie un accès back office pour que j'upload mes trucs, je remplis les infos tout ça. Là par contre il ne se passe rien. Nada.
Uniquesound ferme au bout de quelques mois à peine. En voilà un beau flop. Et dire qu'ils avaient ouvert un bureau à New York quelques semaines auparavant.
Mais la musique est résiliante et ils sont toujours là ces brouillons infortunés. Ils font partie de l'histoire de Pagaille, je les kiffe et je suis content de les partager.
Après ça reste des maquettes et des essais hein, mais c'est cool de pouvoir recycler encore un fois ces objets sonores.
Gum.paris
CréditsAuteur, compositeur, interprète ©Augustin Remay I Pagaille.